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Un Surex et ça repart

Pour son troisième album, le chanteur Perez n’a pas choisi la facilité, et c’est tout à son honneur. Quand exigence rime avec efficacité.

Un Surex et ça repart
Par Julien Grunberg
March 9, 2020

Il y avait déjà de la fraîcheur dans les productions dansantes qu’étaient Saltos et Cavernes. Même si les deux premiers albums de Perez, avec ses balades sentimentales et moites, évoquaient souvent les ambiances de la ville comme autant de flashs dans la nuit, ils avaient aussi tendance à fuir régulièrement du côté de la rêverie. Aux pieds de la Sierra Nevada ou sur une plage dégoulinant de sueur, l’évasion y était explicite. Ce n’est pas pour rien que ce Bordelais contemplatif soigne autant ses images. Le 14 février dernier, pour fêter la sortie de son tout nouveau Surex, Perez avait convié chez un disquaire parisien (le Supersonic, à Bastille) le public. Transi, de préférence. On y a découvert, comme les quelques dizaines de personnes présentes, une petite poignée des nouveaux titres du chanteur. Perez, accompagné d’un pianiste, y semblait nu dans la lumière peu tamisée du lieu, comme un lapin dans les phares. Mais la posture était droite et la voix, assurée. Surex est bien un album de tournant, et la tournure est bonne. Changement d’ambiance, la voix grave et douce s’autorise quelques montées, les textes sont évocateurs  – « un homme, ça se dresse », « on sera tous égaux à la fin de la fête », entre autres trouvailles stylées – , la pop synthétique des débuts s’autorise des écarts, des breaks, et sans doute plus d’exigence. Qu’il emprunte à Bashung, à la transe ou à Philip Glass, le terrain de jeu n’empêche pas de faire des chansons qui s’apprécient un peu plus à chaque écoute. Le charme se découvre peu à peu, mais il est de longue portée.

 

Perez est en concert à La Maroquinerie (Paris) ce mercredi 12 mars.

 





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